Un début de journée compliqué
« Dans la première épreuve, je n’ai pas pu monter le poulain car il s’est retourné dans le rond de présentation. Il s’est fait mal et a été déclaré non partant. Dans la deuxième course, je débutais une pouliche. Lorsque j’ai voulu me mettre en selle, elle a eu peur et s’est braquée. Je suis descendu de son dos et elle m’a percuté puis « écrasé ». En me marchant dessus, elle m’a touché le menton et la lèvre et je saignais un peu ! Ma réunion était superbe et c’est ce qui m’a incité à me remotiver. De toute façon, je n’avais rien de sérieux, les blessures étaient superficielles… »
Le Prix Rothschild
« Avant le Gr1, j’étais serein. J’ai abordé cette épreuve de la même manière que les autres courses. Avant les belles épreuves, l’ambiance dans les vestiaires n’est pas forcément plus différente qu’habituellement. Nous sommes peut-être un peu plus dans notre bulle… Je ne suis pas quelqu’un de stressé. Dans les stalles de départ, je n’ai pas pensé à grand-chose. J’espérais juste que tout se passe bien. La course se joue lorsque les stalles de départ s’ouvrent. Nous avons des ordres et nous essayons de les respecter au mieux… »
« Je rêvais de gagner »
« Je rêvais de gagner mais je n’avais pas de scénario en tête. Je savais que tout le monde n’allait pas prendre la direction de la corde. En prenant un bon départ, j’étais certain d’avoir un dos. Et, c’est ce qui s’est passé. La course s’est mieux déroulée que je ne l’aurais imaginé. Je pensais être pris de vitesse mais Mqse de Sévigné s’est rapidement montrée présente. En fait, nous avons eu la course parfaite ! Les 1.600m de m’inquiétaient pas car bien souvent, les courses en ligne droite allongent un peu les distances. Lorsque je l’ai décalée pour lui demander un effort à 200m du poteau, j’ai senti que j’allais les dépasser. »
Un père aux anges
« Au passage du poteau, j’ai compris que j’avais remporté mon premier Gr1 et que j’avais battu Mickaël Barzalona. J’ai jeté un coup d’œil sur le côté de la piste et j’ai vu mon père heureux, il sautait partout ! Lorsqu’il m’a accueilli en pleurs à la sortie des pistes, j’étais très touché. Lors de ma première victoire de Groupe, il était très ému mais pas autant que ce dimanche. J’ai pu voir qu’il était fier et je suis ravi de le rendre heureux. Quand je suis rentré aux vestiaires, j’ai été félicité par l’ensemble des jockeys. Mes amis proches comme Hugo Besnier et Augustin Madamet m’ont même pris dans leurs bras. Par chance, je n’ai pas reçu de douche de champagne (rires). »
Rester concentré
« C’est vrai qu’après une telle victoire, il est compliqué de se reconcentrer. Mais, lorsque je suis arrivé au rond pour la course suivante, je n’y pensais déjà plus. Je devais passer à autre chose mais l’excitation est revenue quand j’ai gagné le Six Perfections avec Laulne pour Yann Barberot. C’était une belle surprise pour moi. À Lyon, elle avait battu deux bons poulains mais la course avait été très tactique, se jouant uniquement sur un sprint. Dimanche, elle m’a surpris car nous avons été plus vite qu’à Lyon, même si l’allure a été reprise pendant la course. Il a fallu sprinter et c’est une chose que Laulne sait faire. »
« La meilleure journée de ma carrière »
« Dimanche a été la meilleure journée de ma carrière. Elle sera inoubliable ! Que je gagne de belles courses ou non, je reste comme je suis. Il ne faut pas se sentir supérieur car ce métier est fait de hauts et de bas. Je profite des belles victoires mais je reste serein, comme à mon habitude… C’est ma personnalité. Il faut être bien entouré et j’ai la chance de m’entendre avec les « grands » jockeys. Ils ont réussi et il est important de les écouter. Mon agent, Jules Susini, est toujours derrière moi, dans les bons comme les mauvais moments et, je pense qu’il est d’une aide précieuse afin que je garde les pieds sur terre. Désormais, il faut continuer à gagner des courses et à monter les belles épreuves. »
Lors de notre appel, Alexis Pouchin était sur la route de Dieppe accompagné de Mickaël Barzalona. Ce dernier a glissé quelques mots au sujet de son concurrent et néanmoins ami : « Alexis est quelqu’un d’appliqué et d’impliqué. Il écoute nos conseils et prend le meilleur de chacun de nous. Il ne copie aucun jockey, a su trouver sa monte, ce qui est quelque chose d’important. »