Le Cox Plate en ligne de mire
Paddington et l’Arc… d’Australie
Lorsque le cheik Mohammed Al Maktoum avait inventé le World Series Racing Championship, en Europe, en 1999, on en était encore à se demander ce qu’était le Cox Plate (Gr1). La course australienne était totalement inconnue sur le vieux continent et la casquette à son effigie une vraie pièce de collection pour les journalistes hippiques qui couvraient l’international. Mais nous sommes les premiers fautifs. En effet, le Cox Plate, qui a fêté son 100e anniversaire l’an dernier, a toujours joué un rôle prépondérant dans la sélection du pur-sang en Australie. Ni plus ni moins que l’Arc d’Australie, même si sa distance est particulière (2.040m) et le parcours emprunté, celui de Moonee Valley, un véritable tourniquet. Depuis Winx (Street Cry), qui a gagné quatre fois ce sommet, on sait qu’il faut un champion pour remporter le Cox Plate. Mercredi, une radio australienne a annoncé que le français d’élevage Paddington (Siyouni) pourrait avoir le Cox Plate comme objectif automnal. Tom Magnier, fils de John et responsable de Coolmore en Australie, a déclaré : « Lorsque l’on compare les ratings, Paddington est le meilleur 3ans européen. Certes, il y a aussi Auguste Rodin mais Paddington est une superstar. Le déplacement n’est pas encore acté mais nous sommes en train de réfléchir. Les courses australiennes sont très importantes pour nous et courir un poulain comme lui dans le Cox Plate est quelque chose de très excitant ». Le Cox Plate offre cinq millions d’AU$ (3,02 M€) d’allocations, dont trois au gagnant mais, surtout, il peut booster la valeur d’un futur étalon sur le marché de l’hémisphère sud.
Aucun européen de ce niveau n’a fait le déplacement
Aidan O’Brien a déjà gagné le Cox Plate en 2014 avec le 3ans Adelaide (Galileo), alors que son fils Joseph a triomphé en 2021 avec State of Rest (Starspangledbanner). Mais ni l’un ni l’autre de ces deux chevaux n’avaient avant la course australienne un rating (125) et des titres tels que ceux de Paddington, fort probablement le meilleur européen jamais vu en Australie. Il lui faudra avant tout gagner dans douze jours les Sussex Stakes (Gr1), une course où il est grandissime favori à 4/10, avant d’aller ensuite sur les Juddmonte International (Gr1) – qui offrent un ticket d’entrée au Cox Plate –, voire les Irish Champion (Gr1). Paddington a démarré très tôt sa campagne de 3ans (le 26 mars) et il a déjà cinq courses au compteur. Le Cox Plate est à l’affiche le 28 octobre…
Romantic Warrior, le défi de Hongkong
Si jamais Paddington effectue le déplacement, il croisera le chemin de Romantic Warrior (Acclamation), un des champions de Hongkong. L’entraîneur de ce dernier, Danny Shum, a donné son feu vert malgré les problèmes de protocoles sanitaires : « Le cheval doit passer un CT-scan avant le départ de Hongkong, un autre avant sa course de préparation en Australie et un troisième avant le Cox Plate. C’est beaucoup mais les consignes en Australie sont très strictes ». Danny Shum s’est assuré la monte de James McDonald qui sera aussi son pilote sur le trial de Romantic Warrior, soit les Turnbull (Gr1), sur 2.000m, trois semaines avant le Cox Plate, soit une autre course sur le mile. Les bookmakers en Australie avaient fait de Romantic Warrior leur favori à 3/1 avant l’annonce du possible déplacement de Paddington. Le Cox Plate serait un vrai défi pour Romantic Warrior. Le record des chevaux entraînés à Hongkong en Australie est catastrophique : un gagnant, Cape of Good Hope (Inchinor) dans les Australia Stakes (Gr1) en 2005, sur 47 partants…