Vente de sélection de la Japan Racing Horse Association
Les records tombent chez les yearlings
Fort, très fort ! Lundi, à Hokkaido, la Japan Racing Horse Association tenait le premier jour de sa vente de sélection. Les yearlings ont inauguré le bal et ont fait tomber les records établis les années précédentes. Les courses japonaises se portent bien, les enjeux et allocations sont à la hausse, l’optimisme est là chez les propriétaires… De très bon augure avant la journée de mardi, consacrée aux foals et traditionnellement le marché le plus relevé au Japon.
Un prix moyen record de 396.728 €
Les comparaisons d’une année sur l’autre en euros ou en dollars sont difficiles à faire, tant le yen est une drôle de monnaie, qui fluctue énormément. Il est bas, extrêmement bas actuellement et les acheteurs possédant des euros auraient pu bénéficier cette année d’un taux de change favorable.
Le chiffre d’affairen record, est de à 13,365 millions de yens (85.967.450 €). Le taux de vendus se fixe à 97 %, seuls six des 222 lots présentés ne trouvant pas acquéreur. Le prix moyen établit un nouveau record : 61.875.000 yens, soit un peu plus de 396.000 € (+ 8 %). Le médian progresse aussi, à 45.000.000 yens (288.587 €), en hausse de 12,5 %. La barre symbolique des 100 millions de yens (641.446 €) a été franchie à 28 reprises, contre 25 l’an passé. Onze passent celle des 200 millions de yens (1.282.603 €). Les yearlings millionnaires – en dollars – sont au nombre de 19. Quatre passent la barre des 2 millions de dollars, avec un top conjoint à 2.167.883 $ pour un fils de Kitasan Black (Black Tide) et de la gagnante des Mother Goose Stakes (Gr1) Include Betty (Include), l’autre étant pour un produit de Silver State (Deep Impact) et d’une autre américaine, Palace Rumor (Royal Anthem), qui a déjà donné le lauréat des Belmont Stakes (Gr1) Palace Malice et le gagnant du dernier Tenno Sho Printemps (Gr1) Justin Palace.
Le top « français » pour le propre frère d’Audarya
Dix-huit yearlings issus de juments élevés et/ou entraînés en France sont passés sur le ring lundi. Trois ont franchi la barre du million de dollars. Le top est pour l’unique Wootton Bassett (Iffraaj) de la vente, le lot 102, un fils de Green Bananas (Green Tune), vendu pour 1.888.112 $ à Kaneko Makoto. Sa casaque est bien connue puisque c’était celle, entre autres, de Deep Impact. Green Bananas a en tout cas parcouru bien du chemin ! En 2017, elle avait été vendue 2.000 € sur le ring de la vente de février Arqana et s’était envolée pour la Tunisie. Sa fille Audarya (Wootton Bassett) a ensuite créé la sensation en remportant le Prix Jean Romanet puis le Breeders’ Cup Filly & Mare Turf (Grs1). Inscrite à la vente d’élevage Arqana suite au succès de sa fille à Deauville, elle a été « interceptée » entre-temps et a désormais rejoint Shadai Farm, où elle a été présentée l’an passé à Kizuna.
Deux autres lots issus de juments à l’accent français passent la barre du million de dollars, 1.118.882 $ plus précisément. Le lot 50, qui appartient à la première génération de Saturnalia (Lord Kanaloa), est une fille de La Sardane (Kingsalsa), gagnante en France du Sandringham (Gr2) avant de poursuivre sa carrière aux États-Unis. Elle a rejoint Northern Farm après avoir été achetée 1,1 million de dollars à Fasig-Tipton. La pouliche portera les couleurs de Mizuki Noda, dont les chevaux ont le préfixe « Mikki ». On trouve ensuite le lot 58, issu de la dernière génération de Duramente (King Kamehameha) et fils de Liliside (American Post). On lui doit la championne Lys Gracieux (Heart’s Cry), gagnante de Gr1 au Japon (Arima & Takarazuka Kinen notamment) et en Australie (Cox Plate). Kaneko Makoto est son nouveau propriétaire.
Les yearlings issus de juments élevées et/ou entraînées en France
Lot | Sexe | Père | Mère | Victoires mère | Prix achat mère (ventes) | Prix yearling ($) | Acheteur |
5 | F | Fièrement | Belle Allure | 1re Vanteaux | 375.000 Gns, Tatts décembre | 433.567 | TMK Racing |
7 | M | Epiphaneia | Lily’s Candle | 1re Boussac | 1.100.000 €, Arq décembre | 909.901 | TM Group |
41 | F | Kitasan Black | Altérité | 1re Crit. Ouest & Camargo | 1.100.000 €, Arq décembre | 615.385 | Susumu Fujita |
50 | F | Saturnalia | La Sardane | 1re Sandringham | 1.100.000 $, F.-Tipton novembre | 1.118.882 | Mizuki Noda |
58 | M | Duramente | Liliside | 1re Californie, Camargo, Cochère | 1.118.882 | Kaneko Makoto | |
67 | M | Duramente | Tourny | 1re Cabourg | 400.000 Gns, Tatts décembre | 419.581 | Toshihiko Tabata |
102 | M | Wootton Bassett | Green Bananas | Gagnante | 1.888.112 | Kaneko Makoto | |
105 | M | Duramente | Queen Bee | 1re Calvados | 944.056 | Hajime Satomi | |
111 | M | Satono Diamond | Xcellence | 1re Imprudence | 675.000 Gns, Tatts décembre | 377.623 | Mamoru Kato |
126 | M | Kizuna | Camprock | 1re Pénélope | 850.000 €, Arq décembre | 321.679 | Carrot Club |
131 | M | Bricks and Mortar | La Cressonnière | 1re Poule, Diane | 363.637 | Toshihiko Tabata | |
134 | F | Suave Richard | Mambia | 1re Calvados | 160.000 Gns, Tatts décembre | 405.595 | Seiichi Iketani |
138 | F | Duramente | Scaif | 250.000 €, Arq août | 321.679 | Sakamoto Moritaka | |
145 | F | Fièrement | Toulifaut | 1re Aumale | 1.900.000 €, Arq vente Arc | 258.742 | TN Racing |
159 | F | Lord Kanaloa | Samaaha | Gagnante | 280.000 €, Arq décembre | 447.553 | DMM.com LLC |
182 | M | Saturnalia | Mrs. Lindsay | 1re Vermeille, Pénélope | 195.805 | Hiroharu Kurimoto | |
199 | F | Orfèvre | Louve Impériale | 160.000 €, Goffs novembre | 475.525 | Yuji Kato | |
205 | M | Al Ain | Coquerelle | 1re Saint-Alary | 244.756 | TMK Racing |
Un top 20 cosmopolite
Avec un élevage saturé du sang de Sunday Silence, les éleveurs japonais ont réalisé des investissements importants sur la jumenterie internationale. Si l’on prend en référence les origines des mères de yearlings dans le top 20, on trouve six juments japonaises. Les autres nationalités les plus représentées sont les États-Unis et la France, avec quatre lots chacun, suivis par la Grande-Bretagne avec trois juments, dont celle ayant donné le top chez les pouliches : il s’agit de Donna Blini (Bertolini), dont la yearling par Duramente a été adjugée 1.468.532 €. Une sœur de la crack Gentildonna (Deep Impact), cela a un prix ! On note ensuite une jument australienne dans le top 20, Youngstar (High Chaparral), gagnante des Queensland Oaks (Gr1), une italienne avec Final Score (Dylan Thomas), héroïne du Lydia Tesio (Gr1) et enfin une allemande qui a ensuite vécu de grandes heures de gloire aux États-Unis : A Raving Beauty (Mastercraftsman).
Un seul acheteur étranger
En consultant la liste des acheteurs, on retrouve bien d’autres acteurs très connus des courses japonaises, des investisseurs plus récents comme Susume (ou Susumu) Fujita, arrivé dans les courses en 2021 et qui continue ses investissements, et de nouvelles entités à l’image comme TN Racing, qui a notamment acheté le Silver State/Palace Malice, le co-top lot. On ne trouve trace que d’un seul investisseur étranger. Il s’agit de David Redvers. Tweenhills et Qatar Racing n’en sont pas à leur première visite à la vente de la J.R.H.A. et David Redvers repart avec le lot 202, un fils du gagnant de Japan Cup Suave Richard (Heart’s Cry). La mère a produit deux gagnants de Groupe au Japon dont Tosen Stardom (Deep Impact) qui, en Australie, a ensuite pris plusieurs places de Gr1 dont une dans les Ranvet Stakes. Les premiers produits de Suave Richard ont 2ans et il compte 20 % de gagnants par partant.
Les derniers Duramente recherchés, Kitasan Black à plus d’un million
La vente de lundi était la dernière occasion pour les propriétaires japonais d’acheter un produit de Duramente, étalon à qui l’on doit cinq gagnants individuels de Gr1 dont Titleholder, meilleur cheval d’âge l’an passé et, cette année, la 3ans Liberty Island, auteure du doublé Guinées/Oaks. Quatorze de ses yearlings sont passés sur le ring, tous vendus pour un prix moyen de 674.124 €. Mais ce n’est pas l’étalon le plus haut sur cet indicateur (parmi ceux ayant eu plus d’un produit sur le ring). Ce titre revient à Kitasan Black, qui cartonne avec ses premières générations en piste, portées par Equinox. Le jeune sire avait six yearlings vendus pour un prix moyen passant la barre du million d’euros : 1.047.532 € ! La rareté à un prix et l’étalon compte sur une petite génération de yearlings, composée de 72 sujets…