Les bonnes statistiques de Céline Lequien
Entraîneur depuis trois ans, l’ancienne jockey Céline Lequien compte cette saison 55 partants, 25 places et 9 victoires (16 %). Installée à  Senonnes, c’est l’un des jeunes professionnels sur la montante dans l’Ouest.
Des courses de poneys aux courses de pur-sang
« Mon père tenait un centre équestre mais je n’arrêtais pas de lui dire que les courses hippiques me passionnaient davantage. J’ai pu participer à des courses de poneys et, à 14 ans, je suis entrée à l’Afasec de Chantilly. À partir de ce moment, tout s’est enchaîné. J’ai réalisé un apprentissage chez David Smaga avant de rejoindre l’écurie de Sylvie Audon. À Chantilly, les effectifs sont importants et je ne m’y retrouvais pas. J’ai décidé de rejoindre Senonnes pour travailler, dans un premier temps aux côtés de David Berra. J’ai monté en course mais les chutes m’ont poussée à arrêter. Ensuite, j’ai passé ma licence d’entraîneur. Une fois celle-ci obtenue, je continuais de monter l’après-midi mais j’ai vite compris qu’allier entraînement et vie de jockey n’allait pas être possible. »
Une troisième saison réussie
« Installée depuis trois ans, je suis très satisfaite de ce que nous avons réalisé jusqu’à présent. C’est en constante évolution. Tous nos chevaux performent, que ce soit en steeple, en haies, en cross ou en plat. Nous avons d’ailleurs gagné dans toutes les disciplines. À la fin du premier semestre 2023, nos gains sont deux fois plus importants que la saison dernière. Il faut que cela continue. J’ai pu acheter mon écurie, qui comporte 16 boxes, ainsi que trois chevaux cette semaine aux ventes d’été d’Arqana. Les ventes me réussissent bien. J’avais acheté Karaktere d’Enfer (Karaktar) au show Lumet, que nous avons pu revendre ensuite aux Anglais. Vendre un pensionnaire une fois dans l’année permet de donner un coup de pouce à l’entreprise. Lorsque j’achète un cheval, j’aime faire jouer mon ressenti, regarder ce qui ressort de son physique. Je trouve qu’il est important d’aller aux ventes mais si quelqu’un souhaite nous confier un cheval, c’est qu’il en a l’envie. Je n’irai pas démarcher des propriétaires. »
Une préférence pour les sauteurs…
« En ce moment, j’ai 17 pensionnaires et nous sommes deux à monter à cheval. Je préfère l’obstacle car il y a énormément de travail à réaliser avant que le cheval puisse se rendre aux courses. Nous devons le mécaniser et le dresser sur les obstacles… Mes chevaux de plat s’adaptent à l’entraînement des chevaux d’obstacle et la totalité de l’effectif saute toutes les semaines. J’ai essayé de conserver le meilleur de chaque méthode d’entraînement que j’ai pu observer lors de mes différentes expériences afin d’établir un mix. J’ai la chance de pouvoir faire du cas par cas avec mes pensionnaires car je ne dispose pas d’un gros effectif. Entraîner est une authentique passion. J’adore voir évoluer les chevaux. Je me suis installée à Senonnes car le centre d’entraînement est très bien équipé et géographiquement bien situé. De plus, le coût des pensions est beaucoup plus intéressant qu’à Paris par exemple. »
Une passion devenue familiale
« Mon père a découvert le monde des courses grâce à moi et il est désormais éleveur. Lorsque je suis venue travailler à Senonnes, nous avions déjà commencé l’élevage mais mon père était installé dans le nord de la France. Il a donc revendu son centre équestre pour se rapprocher de Senonnes. Il est très fier de ce que nous réalisons. Il ne vit que pour cela. »