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dimanche 1 septembre 2024
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Feed the Flame, un travail d’équipe

Feed the Flame, un travail d’équipe

Par Adeline Gombaud

ag@jourdegalop.com

Comment Feed the Flame (K) (Kingman), l’impressionnant lauréat du Grand Prix de Paris (Gr1) a-t-il été conçu ? Nous avons posé la question à Henri Bozo qui l’a élevé aux Monceaux, en association avec Lordship Stud et Gary Chervenell. L’histoire du poulain a un fil rouge : le travail d’équipe !

L’histoire de Feed the Flame commence par l’achat de sa mère, Knyashna (Montjeu), à la vente d’élevage Arqana de décembre 2018. À l’époque, Sacred Life (Siyouni), son premier produit, va prendre 4ans. Il a terminé son année de 2ans invaincu en trois sorties, et sur une énorme déception de son entourage – couleurs de Jean-Louis Bouchard et entraînement de Stéphane Wattel -, puisque le Critérium International (Gr1), dont il était le grand favori, a été annulé en raison d’une grève. Seulement quatrième du Prix Djebel (Gr3) pour sa rentrée, le poulain remporte ensuite une Classe 1 puis enchaîne les deuxièmes places : Prix Daphnis (Gr3), Prix du Prince d’Orange (Gr3) – derrière le phénomène Ghaiyyath (Dubawi) – et Grand Prix du Nord (L).

Une exception

La poulinière, présentée pleine de Siyouni par le haras de Montaigu, appartient alors à Viktor Tymoshenko. C’est le premier produit d’une jument américaine, Katyusha (Kingmambo), propre sœur d’un gagnant de St Leger (Gr1), Rule of Law. Foal, Katyusha avait été vendue 850.000 $ à Keeneland en novembre 2007. Elle ne verra jamais un hippodrome, mais donne, avec son premier produit ayant couru, Migwar (Sea the Stars), deuxième d’un Prix du Conseil de Paris (Gr2) sous la casaque de Son Altesse le cheikh Abdullah bin Khalifa Al Thani. Comme sa mère, Knyashna n’a jamais couru. Henri Bozo se souvient : « Il est rare qu’on achète une jument ayant déjà produit, à quelques exceptions près, comme Polygreen. Nous préférons partir d’une feuille blanche ! Mais la jument était issue du croisement entre Montjeu, génial étalon, et Kingmambo. Sacred Life, son premier produit, était tout bon et on avait de bons bruits sur le deuxième, Khagan (Le Havre). Elle était pleine de Siyouni qui n’était pas encore ce qu’il est devenu, mais qui était un jeune étalon très prometteur. La jument n’avait pas couru, mais ce n’est pas quelque chose qui me bloque. Platonique, Tonnara ou Starlet’s Sister n’avaient pas non plus couru avant d’aller au haras ! Nous l’avons payée 700.000 € et je crois me souvenir que nous avions face à nous Laurent Benoît pour le haras Voltaire… » Henri Bozo croit beaucoup aux associations pour acheter la meilleure génétique, et pour Knyashna, l’écurie des Monceaux s’associe avec les Anglais de Lordship Stud et un industriel américain, Gary Chervenell, déjà partenaire du haras. « Avec Lordship, nous avons aussi Sharavana (Fastnet Rock) qui nous a donné la bonne Faith in Humanity (Lope de Vega), double gagnante de Gr3 aux États-Unis. Quand ils s’associent avec nous sur une jument, c’est pour élever en France. »

Le choix du cœur

Pour les trois associés, Knyashna donne naissance à Savoureuse, le produit de Siyouni, passée en vente en août 2020, en pleine crise sanitaire. « Elle a été partiellement vendue, a gagné une course et elle est passée en vente en décembre dernier à Arqana. Johnny McKeever l’avait achetée pour 210.000 €. Je pense que, lui aussi, a passé une bonne soirée hier ! » Knyashna est ensuite présentée à Kingman (Invincible Spirit). « La jument manquait un peu de rayons, donc nous voulions lui en apporter, ainsi qu’un peu de vitesse. Et nous cherchions le sang de Danzig. Ses débuts au haras étaient très bons. » Le croisement donne Feed the Flame. « Gérard Larrieu est venu le voir au haras avant la vente d’août 2021. Il l’adorait ! Et Jean-Louis Bouchard place souvent une dimension affective dans ses achats : c’était le frère de Sacred Life, cela a dû jouer… Yearling, le poulain avait beaucoup de personnalité, de force, il faisait très course mais sans avoir le profil d’un 2ans. Il devait débuter dans le Crèvecœur mais a fait une poussée de croissance. Son entourage s’est montré patient. Il est tombé dans la bonne maison pour son profil ! On peut vite faire mal aux chevaux en les exploitant trop vite. Vendredi, j’ai retrouvé un poulain encore changé depuis le Jockey Club, plus dessiné, avec beaucoup de jus mais très calme à la fois. Et cette accélération… »

La réflexion des croisements

Après Kingman, Knyashna a été croisée avec Dubawi (Dubai Millennium). « La jument méritait un tel investissement. Le produit, aujourd’hui âgé de 2ans, était plus compact, assez signé par Dubawi. C’est Mark McStay qui l’a acheté pour son client Bon Ho. Le poulain est à l’entraînement chez James Ferguson et tout va bien apparemment. La jument est restée vide ensuite. C’est la dure loi de l’élevage ! Elle a une foal pour St Mark’s Basilica, pour retrouver le croisement qui a si bien fonctionné avec Siyouni, et elle est pleine de Zarak. » Pour le choix des croisements, une table ronde s’organise avec les associés, « mais nous avons souvent la même vision, sinon ce serait trop compliqué ! », et Henri Bozo aime aussi ajouter un regard extérieur et qualifié. « En septembre, tous les ans, je vais chez Camille Trotter qui est très pertinente dans ses conseils. On prépare ensemble tous les plans de monte… » Ceux de l’année 2019 étaient plutôt réussis !

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