À propos des vieux étalons …
Par Hubert de Rochambeau
hubert.de-rochambeau@inrae.fr
« Le « mot de la fin » de Jour de Galop daté du 25 juillet 2023 reprenait les résultats d’un article de Ben O’Brien paru récemment dans ANZ Bloodstock. L’analyse par génération ne permet pas d’avoir une vision synthétique de l’évolution de la réussite des 10 meilleurs étalons de l’hémisphère Sud. Nous avons repris les données de Ben O’Brien et nous avons divisé la carrière des étalons en cinq périodes : la première génération, les générations 2 à 4, les générations 5 à 10, puis 11 à 15 et enfin 16 à 22. Nous avons ensuite choisi d’analyser le nombre de gagnants de course principale (SW).Â
Le tableau donne le nombre de SW pour chaque période. Ces étalons ont en moyenne 10 % de SW. On calcule alors le nombre de SW attendus. En comparant les SW observés et les SW attendus, on observe un léger excès de SW pour les générations 2 à 10 et un fort déficit pour les générations 11 à 22. La génération 1 est proche de ce qui était attendu. Une analyse statistique confirme que ce résultat est très significatif.
Génération |
Partants |
Gagnants black types observés |
Gagnants black types attendus |
1 |
699 |
76 |
72 |
2 Ã 4 |
2271 |
264 |
234 |
5 Ã 10 |
5.880 |
653 |
606 |
11 Ã 15 |
3.485 |
304 |
359 |
16 Ã 22 |
936 |
70 |
96 |
Total |
13.271 |
1.367 |
|
Comment expliquer ce résultat ? La biologie des mammifères en général et celle du cheval en particulier ne fournit pas de piste. Il en va différemment pour les juments chez lesquelles la capacité à bien élever leurs poulains varie fortement avec l’âge. Il faut donc chercher ailleurs des explications. Nous formulerons une hypothèse de nature sociologique. Après la dixième génération, les bons étalons attirent moins les éleveurs. Leurs fils leur font concurrence et en conséquence, les éleveurs leur envoient des juments de moins bonne qualité. Cela provoque une baisse du nombre de SW. Cette hypothèse pourrait être testée en étudiant la qualité des juments accouplés à chaque étalon en fonction de la génération. Mais les lecteurs de Jour de Galop ont sans doute d’autres idées pour expliquer cette baisse de la réussite des vieux étalons. »