Vingt ans après il faudrait Choisir

ROYAL ASCOT (GB), SAMEDI

Le doublé de l’australien Choisir (Danehill Dancer) dans les grands sprints de Royal Ascot en 2003 a changé l’histoire du meeting. Et il a lancé la mondialisation du galop. Vingt ans ont passé et le pari de son entraîneur, Paul Perry, nous paraît toujours aussi fou. Depuis, 43 non-européens ont couru cette course désormais nommée Queen Elizabethâ—‹II Jubilee Stakes (Gr1). Quatre ont gagné alors que douze ont terminé dans les trois premiers. C’est un score de 37,2 % à la place. Après Choisir, trois autres “internationaux” se sont imposés : Cape of Good Hope (Inchinor), venu de Hongkong en 2005, la reine d’Australie Black Caviar (Bel Esprit) en 2012, et l’américain Undrafted (Purim). On peut aussi ajouter à la liste l’australien de Coolmore Merchant Navy (Fastnet Rock), qui était arrivé chez Aidan O’Brien deux mois et demi avant la course avec le mode d’emploi dans sa malle de voyage. Cette année, cinq concurrents sont arrivés par avion, presque un tiers des partants, et ils feront face à la française d’élevage Highfield Princess (Night of Thunder).

La jument élevée au haras de Camp Benard va tenter un coup “à la Choisir”. Mardi, dans les King’s Stand (Gr1), elle a dû baisser pavillon face au jeune Bradsell (Tasleet), porté par une monte très inspirée d’Hollie Doyle. Le rêve du doublé, comme Blue Point (Shamardal) en 2019, s’est évanoui. Mais Highfield Princess a encore de la ressource et elle reste la jument à battre pour tous. Son numéro dans les boîtes n’est pas idéal, avec un couloir proche de la lice des tribunes. Mais la ligne droite d’Ascot est pleine de surprises. Le bon wagon dans les premières réunions peut devenir le mauvais ensuite…

Le meilleur des cinq internationaux est l’australien Artorius (Flying Artie), troisième l’an dernier. Il a eu droit à de longues vacances après sa campagne européenne 2022 et, lors de l’automne australien, il a franchi un palier en remportant son deuxième Gr1 – les Canterbury Stakes – avant de terminer quatrième (tout proche) d’Anamoe (Street Boss) dans les George Ryder (Gr1). D’après les analystes américains, il a progressé de quatre ou cinq livres et peut étoffer son CV d’étalon. Il débutera au tarif de 27.500â—‹AU$ (17.000○€). L’américain Big Invasion (Declaration of War) a terminé deuxième des Jaipur Stakes, son premier Gr1, en refaisant beaucoup de terrain sur la lauréate de la Breeders’ Cup Turf Sprint Caravel (Mizzen Mast). Joel Rosario n’avait pas monté la meilleure course de sa carrière ce jour-là. Le point d’interrogation, pour le pensionnaire de Christophe Clément, réside dans le court intervalle (deux semaines) entre les deux sorties, avec en plus un long voyage. Wellington (All Too Hard) a remporté quatre Gr1 dans la ligue des sprinters de Hongkong, où Lucky Sweynesse (Sweyness) est le nouveau roi. Wellington change donc de sport et découvre les ondulations d’Ascot. Mais on se doit de respecter un cheval qui sprinte régulièrement à 120 de rating. Les deux autres australiens Cannonball (Capitalist) et The Astrologist (Zoustar) ont déçu lors de leurs premiers pas en Europe.

La France est représentée par CÅ“ur de Pierre (Zanzibari), troisième du Prix de l’Abbaye de Longchamp (Gr1) et plus performant en terrain souple voire lourd. La compétition est ouverte actuellement sur le sprint en Europe et il aura son rôle à jouer. Kinross (Kingman) a remporté les Qipco British Champions Sprint Stakes (Gr1) mais en terrain souple. Un 1.200m en terrain bon-léger est peut-être trop rapide, de même que pour Sacred (Exceed and Excel), jument de 1.400m, et Sandrine (Bobby’s Kitten). Le Godolphin Al Suhail (Dubawi) vise une place alors qu’Art Power (Dark Angel), invaincu au Curragh, sera obligé d’évoluer sur un tout autre parcours cette fois.

3e · 16 h 40 > Queen Elizabeth II Jubilee Stakes

Gr1 – Plat – 1.162.212 € – 1.200m