Vers un record pour les “FR” dans les grandes courses australiennes
Huetor, Gold Trip et Arapaho font partie des “FR” qui brillent en Australie cette saison. L’élevage français est à une victoire d’un record de victoires dans ce pays, signe d’une présence croissante aux antipodes.
Par Adrien Cugnasse
ac@jourdegalop.com
Contrairement à ce que son nom peut laisser à penser, Bren O’Brien est Australien. Et c’est l’un des bons journalistes du quotidien ANZ Bloodstock. Le 22 mai, il a publié une étude très intéressante sur la montée en puissance des “FR” dans les grandes courses australiennes. La saison de plat 2022/2023 n’est pas terminée, mais les produits de notre élevage ont déjà 10 victoires de stakes, dont trois Grs1. C’est aussi bien que n’importe quelle saison depuis dix ans. Une seule victoire black type supplémentaire serait synonyme de record pour l’élevage français en Australie.
Un flux certainement plus important qu’annoncéÂ
À ce jour, pour la saison 2022/2023, ces victoires sont à mettre au crédit de Gold Trip (Outstrip), Arapaho (Lope de Vega), Huetor (Archipenko), Desert Icon (Sea the Stars), Protagonist (Wootton Bassett), Timour (Gleneagles), Visinari (Dark Angel) et Zeyrek (Sea the Stars). La limite de l’exercice, c’est que les chevaux nés en France mais qui ne sont pas “FR” ne sont pas pris en compte dans ces statistiques. Bien qu’éligibles aux primes françaises, Magic Wand (Galileo) porte le suffixe “IE”. Et la victoire de cette élève de l’écurie des Monceaux et de Lady O’Reilly dans les Mackinnon Stakes (Gr1) n’a pas été prise en compte. C’est un exemple parmi tant d’autres qui permet de penser que le flux de la France vers l’Australie est sensiblement sous-estimé.Â
En nette progressionÂ
Traditionnellement, c’est bien sûr vers la Nouvelle-Zélande, l’Irlande et l’Angleterre que les Australiens se tournaient pour acheter des chevaux de tenue. Mais selon Bren O’Brien, Terry Henderson (OTI Racing) aurait été le premier acteur important du marché australien a remarquer que les hippodromes français – plus souvent plats qu’outre-Manche – présentaient des similitudes avec ceux d’Australie. Les succès des chevaux entraînés en France, comme Américain (Dynaformer) et Dunaden (Nicobar) ont fait beaucoup de publicité pour la filière française aux antipodes et Bren O’Brien annonce : « Avant la victoire d’Américain dans la Melbourne Cup, nous importions une moyenne de 6,6 chevaux français par an. Désormais, l’Australie importe chaque année une moyenne de 57,8 chevaux venus de France [sur la dernière décennie, ndlr]. Le sommet remontant à 2013/2014, avec 92 importations. »
Le courtier australien Dave Mee s’installe en France
Déjà actif chez Arqana, Dave Mee (Pinhook Bloodstock) est marié à une française et il a fait le choix de s’installer plusieurs mois en France à partir de cette année. Cette semaine, il nous a confié : « Je suis à la recherche de chevaux pouvant tenir 1.600/2.000m. Mais aussi de femelles pour l’élevage. J’achète pour l’Australie et pour Hongkong. Le marché est extrêmement compétitif sur les chevaux de tenue et j’ai été particulièrement surpris par la puissance des acheteurs pour l’obstacle. C’est quelque chose que nous ne connaissons pas ici. Clairement, en Australie, les chevaux achetés en France sont sur la montante. Le profil des hippodromes français, surtout ceux qui sont plats, donne un bon indicateur de la possible réussite sur le circuit australien. Surtout que le rythme à la française, avec une forte accélération en fin de parcours, est lui aussi un facteur de réussite en Australie. »
Où l’on reparle de Metal Storm
Dans son article, Bren O’Brien évoque les reproducteurs français qui ont réussi en Australie. De manière assez inattendue, le meilleur d’entre eux est Metal Storm (Kenmare), élevé au haras des Capucines pour Yolande Seydoux de Clausonne. C’est le père de 22 lauréats de stakes en Australie et il a été sacré tête de liste des pères de gagnants en Australie-Occidentale… avant de mourir suite à une morsure de serpent. Avant son exportation, Metal Storm fut un gagnant surprise du Prix de la Jonchère (Gr3) – aujourd’hui Prix Paul de Moussac –, sous les couleurs de Tony Richards et l’entraînement d’André Fabre.Â