Pourquoi Andreas Schütz peut y croire avec Marhaba Ya Sanafi
Il n’a couru qu’une fois dans le Derby français. C’était avec Dawn Intello, bon quatrième à 90/1, alors qu’il n’était pas encore black type. Rien à voir avec le classique Marhaba Ya Sanafi qui sera l’un des favoris du Jockey Club. Andreas Schütz n’est pas un rêveur. Mais, à quelques jours de l’échéance, il a le droit d’y croire…
Par Adrien Cugnasse
ac@jourdegalop.com
Il fait chaud à Chantilly et ce sera le cas jusqu’au Jockey Club. Pas une goutte de pluie à l’horizon. Or, Marhaba Ya Sanafi (Muhaarar) a gagné la Poule en terrain souple. Le représentant de Jaber Abdullah a aussi remporté deux courses sur la P.S.F. Dans son pedigree, rien n’indique une inaptitude au terrain rapide. Les produits de sa mère comme de sa deuxième mère se sont bien comportés dans ces conditions. Et 58 % des victoires de la production de Muhaarar (Oasis Dream) ont eu lieu sur des pistes « légères à bonne » (ce qui est beaucoup). Lorsqu’on lui demande si, dimanche, l’état de la piste sera à son avantage, Andreas Schutz répond : « Je ne pense pas que le terrain rapide soit un avantage pour le poulain. Il s’est toujours bien comporté dans le souple. Dimanche, il va découvrir une piste d’une fermeté qu’il n’a pour l’instant jamais rencontrée. Cela étant dit, même si ce ne sera pas un avantage, je pense qu’il saura s’en sortir. » L’autre question concerne la tenue. Marhaba Ya Sanafi en a du côté maternel, et son père, Muhaarar, produit avec plus de tenue qu’il n’en avait lui-même : « Absolument ! Et c’est pour cette raison que je suis confiant sur la capacité de Marhaba Ya Sanafi à tenir la distance. »
Le niveau de la course
On sent beaucoup de sérénité dans les propos de l’entraîneur : « Je pense que nous avons une vraie chance de conclure dans les trois ou quatre premiers. Mais il est toujours difficile, à ce stade, de dire quel est le niveau du lot. Ce sont vraiment les courses post-classiques, surtout face aux chevaux d’âge, qui vont permettre d’étalonner l’édition 2023 du Prix du Jockey Club. Marhaba Ya Sanafi ​​​​​​est un poulain facile à monter. Il possède assez de vitesse pour qu’on puisse le placer où l’on veut. Avec lui, pas besoin d’aller devant ou de rester à l’arrière. C’est vraiment un cheval maniable. Dans la Poule, Marhaba Ya Sanafi était vraiment proche de tout donner à ce stade de son développement. Mais je pense que c’est un poulain qui doit encore être en mesure de progresser. Peut-être aussi que le rallongement de la distance va l’aider. Nous ne lui avons pas mis une pression trop forte lors de sa préparation ce printemps. Je suis ravi de la manière dont il évolue, mentalement comme physiquement. À présent, nous avons besoin d’un bon numéro de corde et d’un déroulement de course limpide… »
Barzalona, un atout de taille
L’entraîneur phare de Godolphin, Charlie Appleby, traverse une période de moindre forme et 14 des 15 derniers favoris qu’il a sellés ont été battus. Son taux à la gagne est tombé à 9 % sur ses 30 derniers partants, alors qu’il est à 29 % depuis début 2023. Charlie Appleby a-t-il décidé de lever le pied le temps que ses pensionnaires reviennent en forme ? Difficile à dire. En tout cas, il n’aura pas de partant dans ce Prix du Jockey Club (Gr1) et cela libère Mickaël Barzalona pour Marhaba Ya Sanafi, lui qui l’a monté lors de ses trois dernières sorties. Andreas Schütz explique : « Je l’ai dit à plusieurs reprises et je le répète : c’est vraiment une grande chance que d’avoir de course en course Mickaël Barzalona aux commandes. C’est une bénédiction et, concernant le Prix du Jockey Club, c’est également un atout supplémentaire. Lors d’une année normale, Godolphin aurait eu un ou deux partants dans ce classique. Avoir Mickaël Barzalona pour Marhaba Ya Sanafi dimanche, c’est vraiment formidable. »
Son avis sur la distance du Jockey Club
« Pour ce qui concerne la course en elle-même, passer sur 2.100m était une bonne décision. Avoir un classique sur 2.400m et l’autre sur 2.100m, cela ne faisait pas sens. D’autant plus que le programme offre toujours une possibilité sur 2.400m pour les 3ans avec le Grand Prix de Paris. Souvent, les chevaux de tenue ont besoin de plus de temps pour venir et la date du Grand Prix de Paris leur convient bien. Le Jockey Club sur 2.100m me semble avoir été une bonne décision et je ne vais pas m’en plaindre car cela m’offre une opportunité cette année. Lorsque Marhaba Ya Sanafi a gagné la Poule, j’étais vraiment très heureux d’avoir été considéré comme faisant partie de « l’équipe de France ». J’avais presque l’impression d’avoir gagné deux fois la course ! Pour l’équipe et l’entourage de Marhaba Ya Sanafi bien sûr. Mais aussi pour les Français et les Cantiliens qui semblaient eux aussi ravis. France Galop fait de gros efforts pour que notre outil de travail, les pistes de Chantilly, soit du meilleur niveau possible. Si vous ne parvenez pas à entraîner des gagnants à Chantilly, alors vous n’y arriverez nulle part ailleurs. Tout repose sur la qualité de votre cheval car, à mon sens, Chantilly est un lieu idéal pour entraîner. Et je suis vraiment ravi de la manière dont la préparation de Marhaba Ya Sanafi se déroule. À lui de faire ses preuves sur la piste dimanche. Ce sera l’un des favoris. C’est l’un des meilleurs ratings de la course. Il est difficile de dire qu’il va gagner, mais il a une belle chance à défendre. Après la Poule, Jaber Abdullah était vraiment extrêmement content. C’était son troisième classique. À présent, nous avons tous le regard tourné vers dimanche. »