mardi 16 juillet 2024
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L’histoire est en marche

Longchamp, dimanche

Emirates Poule d’Essai des Pouliches (Gr1)

L’histoire est en marche

1re BLUE ROSE CEN

2e LINDY

3e SAUTERNE

« C’est juste magique de pouvoir entraîner une telle pouliche ! » Seulement cinq ans après avoir obtenu sa licence d’entraîneur public, Christopher Head a décroché son premier classique dans l’Emirates Poule d’Essai des Pouliches (Gr1) grâce à une héroïque Blue Rose Cen (Churchill). Seule lauréate de Gr1 au départ, l’élève et représentante de la Yeguada Centurion n’a pas tremblé. Son jeune entraîneur, digne continuateur de la dynastie Head, marche désormais dans les traces de ses ancêtres : « Avec le nom que je porte, il reste encore beaucoup de choses à réaliser. Toutefois, je peux désormais me permettre de m’asseoir à leur table pour manger (rires). »

Et en plus, elle a eu un parcours de rêve…

Chanceuse lors du tirage au sort des places puisqu’elle avait hérité du numéro○1 dans les stalles, Blue Rose Cen est bien partie. Ce n’est qu’au moment d’entrer dans le dernier tournant qu’elle a été relayée par Sauterne (Kingman), qui est venue vite à son extérieur. Positionnée dans le sillage de sa rivale, Blue Rose Cen a pu bien s’oxygéner avant d’attaquer la phase finale. Sur son dos, Aurélien Lemaître ne s’est pas précipité, attendant de voir où Sauterne progresserait une fois l’open-strech passé. Tony Piccone a choisi de plonger en dedans, et Blue Rose Cen a pu se rapprocher à son extérieur. Après avoir mis un peu de temps avant de trouver son action, Blue Rose Cen a passé la surmultipliée à 300m de l’arrivée. Sans jamais être inquiétée, elle s’impose d’un peu moins de deux longueurs. Elle fait afficher un temps de 11 »37 des 400m aux 200m, pour conclure en 12 »11 des 200m à l’arrivée.

Derrière elle, Lindy (Le Havre) est une bonne deuxième. Après avoir longtemps patienté parmi les dernières, la pensionnaire de Christophe Ferland a été rapprochée en troisième épaisseur dans le dernier tournant en profitant du sillage de Quickstep (Wootton Bassett). Prononçant ensuite seule son effort en pleine piste dans la ligne droite, elle n’a pas démérité dans la phase finale. Quant à Sauterne, elle s’est montrée dure pour conserver la troisième place, une longueur et quart plus loin. Kelina (K) (Frankel), vue au sein du peloton dans le parcours, a également bien conclu pour échouer au pied du podium. Elle devance celle qui était encore dernière à l’entrée de la ligne droite, Never Ending Story (Dubawi), qui a fini fort mais trop tard pour s’emparer de la cinquième place.

Rendez-vous dans le Diane

Deuxième du Critérium du Fonds Européen de l’Élevage (L), puis lauréate du Prix d’Aumale (Gr3) puis du Qatar Prix Marcel Boussac (Gr1), Blue Rose Cen était de loin la plus titrée au départ de la Poule. Et sa rentrée dans le Prix de la Grotte (Gr3) a été éblouissante. Maintenant, c’est le Prix de Diane Longines (Gr1) qui se profile, comme l’explique Christopher Head : « Je pense que je ne me rends pas compte de l’ampleur de la chose. C’est vraiment incroyable. Blue Rose Cen est une pouliche que j’adore. Je l’entraîne depuis ses débuts, et elle s’est endurcie avec le temps. À présent, elle est de plus en plus professionnelle. En plus d’être une bonne 2ans, elle montre également que c’est une bonne 3ans. Elle va être allongée pour courir le Prix de Diane. Au vu de son pedigree, rien ne laisse supposer qu’elle ne puisse pas tenir. Nous aurions pu penser aux Coronation Stakes (Gr1), mais il est préférable de privilégier le programme français. Dans un premier temps, ce sera le Diane. Si elle tient la distance de 2.100m, un nouveau programme s’ouvrira à elle. Sinon, il y a également de très belles courses sur le mile. Blue Rose Cen n’a pas été engagée dans le Prix de l’Arc de Triomphe. À 3ans, cela me paraît peut-être un peu juste. Et d’autres chevaux de l’écurie auront la possibilité d’aller sur cette course ! »

Le premier classique de la Yeguada Centurion

En 2019, la Yeguada Centurion voyait son premier partant fouler un hippodrome. Il s’agissait de La Venus Espagnola (Siyouni), une fille de Sureyya (Monsun), élevée par The Sureyya Partnership. Quatre ans plus tard, Leopoldo Fernández Pujals, entrepreneur né à Cuba – et qui est l’un des hommes les plus riches d’Espagne – s’est offert un premier succès classique. Que de chemin parcouru pour celui qui avait acheté ses trois premières juments en 1995 ! Aujourd’hui, il possède plus de 600 chevaux dans son haras qui s’étend sur 1,000 ha. À ce sujet, Christopher Head a ajouté : « Le projet de la Yeguada Centurion Slu a toujours été bien pensé et, aujourd’hui, il se concrétise. Pourtant, ce n’est pas un projet qui est ancien. Il faut donc féliciter le travail de Leopoldo Fernndez Pujals. Toutes les personnes qui gravitent au quotidien derrière cette pouliche méritent également notre attention. Cela fait plus d’un an que ce programme a été élaboré, ce qui nous a permis de l’entraîner en conséquence. Nous avons également de la chance que la pouliche soit prête à chacune de ses sorties. J’espère que cela va continuer à l’avenir… »

Lindy, battue avec les honneurs

Lindy venait d’être dominée par Blue Rose Cen dans le Prix de la Grotte. Cette deuxième place avait séduit l’écurie de groupe Everest Racing, qui s’en était portée acquéreur à hauteur de 25 %, partageant l’association avec ses premiers propriétaires, l’écurie Waldeck, Meridian International, l’écurie Elag, l’écurie Nininoe, Didier Provost et Frank Dhooghe. Celle qui était invaincue en trois sorties à 2ans, dont un titre acquis dans le Critérium du Languedoc – Prix Bernard de Marmiesse (L), pourrait prochainement s’illustrer au plus haut niveau d’après son entraîneur, Christophe Ferland : « Il n’y a que la victoire qui est belle. Mais à froid, cette deuxième place l’est tout autant. Lindy est géniale. Elle a terminé deuxième de La Grotte et de la Poule. C’est une vraie pouliche de Diane. Ce soir elle va rentrer dans son box à Chantilly et préparer calmement et avec sérénité le Prix de Diane. J’ai hâte de voir le tracking car son accélération est impressionnante. Je suis ravi, ses propriétaires, anciens et nouveaux, le sont également. Rendez-vous dans un mois à Chantilly ! Le rallongement de la distance lui sera favorable car en début de parcours elle est un peu prise de vitesse… Mais son changement de vitesse et son accélération sont très bons. Elle est capable de gagner un Gr1, j’en suis certain. »

Sauterne confirme sa qualité

Doublement armé, Patrice Cottier présentait Sauterne, qui venait de se balader dans le Prix du Pont Neuf (L) après ses malheurs dans le Prix Imprudence (Gr3), et Showay (Galiway), la gagnante de l’Imprudence : « Sauterne court très bien. J’aurais préféré un leader. Devant, elle s’est tout de même montrée bien détendue. Je pense que les 1.600m sont sa distance maximum. Quant à Showay, j’aurais préféré qu’elle soit plus près de la tête de course. Sa performance n’est pas mauvaise car elle trace une bonne ligne droite. C’est une vraie pouliche qui est faite pour courir entre 1.400m et 1.600m. »

Kelina file vers le Prix de Sandringham

Kelina va devoir encore patienter avant de décrocher son caractère gras. Douzième du Prix Marcel Boussac dans un terrain pénible qui ne lui avait pas convenu, elle venait de rassurer en se classant deuxième du Prix du Louvre (Classe○1), comme nous l’a rappelé Carlos Laffon-Parias, son entraîneur : « Elle court très bien et est à sa place. Elle a eu le bon parcours et le terrain n’a pas été un souci, ce n’était pas lourd comme dans le Boussac. Elle montre qu’elle pourrait être rallongée éventuellement. Nous allons réfléchir pour la suite et lui faire décrocher sa victoire black type. » Pierre-Yves Bureau, représentant l’écurie Wertheimer & Frère, a ajouté : « Il n’y a rien à dire, nous espérions qu’elle puisse aller chercher la troisième place. A priori, la distance ne lui pose pas de problème, elle pourra même être rallongée à l’avenir, donc c’est intéressant. Le Prix de Sandringham, en bon terrain, semble être assez logique pour la suite de son programme. »

Never Ending Story satisfait son entourage

Never Ending Story avait déjà affronté Blue Rose Cen et Kelina dans le passé. Cette confrontation avait eu lieu dans le Prix Marcel Boussac, où elle avait terminé à la troisième place, à plus de cinq longueurs de Blue Rose Cen. Depuis, gagnante des 1.000 Guineas Trial Stakes (Gr3, 1.400m) à Leopardstown, la représentante Coolmore n’aura pas réussi à prendre sa revanche, en terminant cinquième. Aidan O’Brien, qui avait effectué le déplacement, nous a confié : « Elle court proprement. C’est une pouliche régulière. Elle trace une bonne fin de course et devrait pouvoir aller sur plus long mais, pour l’instant, rien n’est défini concernant la suite du programme. »

Une première pour l’Hôtellerie…

Élevée par son propriétaire, la Yeguada Centurion, au haras normand de l’Hôtellerie (Jean-Pierre et Guillaume Garçon), Blue Rose Cen n’est pas le premier black type élevé par Leopoldo Fernández Pujals… Mais elle fut son premier au niveau Gr1 ! C’est un premier classique pour l’Hôtellerie. Guillaume Garçon nous a confié : « C’est un grand bonheur que d’avoir élevé cette pouliche pour notre client. C’est un sentiment très fort. C’était une jolie pouliche, mais qui ne sortait pas du lot. En tout cas, elle n’a jamais eu de problème. Monsieur Pujals est un homme qui sait provoquer la chance. Il se projette à long terme. »

Blue Rose Cen est une fille de Churchill (Galileo), dont elle a d’ailleurs été le premier gagnant de Groupe à 2ans. Le jeune sire de Coolmore compte désormais 23 black types, dont sept lauréats de Groupe – et deux de Gr1 – avec Vadeni (Eclipse Stakes & du Jockey Club, Grs1)… Il compte 7,3 % de black types par partants dans l’hémisphère nord.

La réussite avec les juments black types

La mère de Blue Rose Cen est Queen Blossom (Jeremy), lauréate au Curragh des Park Express Stakes (Gr3, 1.600m), à 3ans, et des Santa Barbara Stakes (Gr3, 2.400m) à Santa Anita, à 5ans. Elle a été achetée 110.000○Gns à la vente d’élevage de Tattersalls, par Durcan Bloodstock, pour la Yeguada Centurion. Blue Rose Cen est le premier produit de sa mère et le seul enregistré à ce jour. Queen Blossom n’a pas forcément la plus grande page de catalogue… Mais comme cela se voit souvent à partir d’une bonne jument de course, c’est à partir d’elle que la souche commence à se construire. La réussite de la Yeguada Centurion – à l’exception de Big Rock (Rock of Gibraltar), dont la mère n’est pas black type – s’est en grande partie bâtie sur les juments ayant des performances ou ayant déjà produit des chevaux de stakes (d’où Mr Melbourne Cen, Ramatuelle, Missyouni, Sabio Cen, Crazyland…).

Où l’on reparle de Jeremy

Blue Rose Cen fut le premier gagnant de Gr1 pour Jeremy (Danehill Dancer) en tant que père de mères. En début de carrière, Jeremy a été promu sur le marché du plat à l’Irish National Stud, lui qui avait remporté les Jersey Stakes (Gr3) à 3ans et le Betfred Mile (Gr2) l’année suivante. Mais il n’a pas percé dans la production de chevaux de plat. Cependant, comme un certain nombre de représentants de sa famille maternelle (il descend de la championne « royale » Highclere), c’est la tenue qui est ressortie. Et Jeremy s’est affirmé comme un reproducteur d’obstacle populaire en Irlande : neuf gagnants de Gr1 sur les haies… et celui du Grand National (Gr3) 2023 !

La deuxième mère, Mark of an Angel (Mark of Esteem), a fini troisième (à 2ans) des Silver Flash Stakes (Gr3, 1.400m) en Irlande. Outre Queen Blossom, on lui doit également Winged Spur (Motivator), gagnante de cinq handicaps entre 1.600m et 2.300m, en Angleterre.

LES CHRONOS

TEMPS PARTIELS

Départ à 1.000m : 38’’55

De 1.000m à 600m : 24’’28

De 600m à 400m : 11’’80

De 400m à 200m : 11’’57

De 200m à l’arrivée : 12’’04

Temps total : 1’09’’84

Sadler’s Wells

Galileo

Urban Sea

Churchill

Storm Cat

Meow

Airwave

BLUE ROSE CEN (F3)

Danehill Dancer

Jeremy

Glint in her Eye

Queen Blossom

Mark of Esteem

Mark of an Angel

Dream Time

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