Le bien-être équin au cÅ“ur d’un colloque européen de la Crystal Cup

Et il l’a été avec le concours d’intervenants extérieurs : François Gorioux (Ifce), Thierry Gilet (Association des jockeys), Lucien Matzinger (président du Trophée National du Cross-country), des représentants de la Région des Pays de la Loire, du Conseil départemental de Maine-et-Loire, les deux derniers cités parrainant ce colloque avec la Fédération nationale des courses hippiques.

Les échanges ont été fort intéressants aux dires des participants. Ian Renton, directeur régional du Jockey Club pour l’Angleterre, a évoqué les continuelles améliorations apportées aux obstacles (dimensions, abords…) et un travail important réalisé et en cours à propos des couleurs perçues par les chevaux. On repasse en noir et blanc outre-Manche (86 % de chutes en moins en 2023 à Cheltenham). Pour Merano, Mario Pirone a dit notamment avoir très sérieusement revu plusieurs obstacles (notamment le triple et le gros oxer) qui ont posé quelques soucis dans le passé. Voilà qui va certainement influencer les prochains engagements. Philippe Casier, pour Waregem, a rappelé l’intéressante collaboration qu’il entretient depuis des années avec une association œuvrant pour la cause animale. Cela s’est déjà traduit par la suppression des œillères, l’organisation d’une rencontre avant la réunion du Grand Steeple, une présence le jour de la compétition et un débriefing à la suite. Moyennant quoi, tout se passe bien.

Pardubice (Jaroslav Müller) a amélioré nombre d’abords et réceptions d’obstacles, à commencer par celui du fameux “taxi”. Les horaires ont aussi été adaptés à la position du soleil… Les dirigeants polonais de Wroclaw, comme leur voisin tchèque, s’estiment moins touchés pour l’instant par les mouvements animalistes, mais ne prennent pas moins des précautions afin d’assurer au maximum la sécurité des compétiteurs.

Côté français, Frédéric Landon (Fontainebleau) a rappelé que France Galop a pris en compte le bien-être équin depuis de nombreuses années. Ainsi, les sociétés-mères ont modifié récemment leurs statuts pour inscrire dans leur objet la nécessité de veiller à la protection et à la bientraitance du cheval de course à chaque étape de sa carrière ainsi qu’à l’issue de celle-ci. En outre, France Galop insiste auprès de toutes les sociétés régionales pour qu’il soit porté une attention particulière au bien-être équin, notamment au niveau de l’entretien des pistes (souplesse), des soins apportés aux chevaux blessés (vétérinaires, vans-ambulances…). De plus, France Galop vient de limiter une nouvelle fois les sollicitations avec la cravache par les jockeys, passées de 8 à 4 pendant tout le parcours, avec l’interdiction d’un usage partant du dessus de l’épaule. Sujet sur lequel Frédéric Landon a été rejoint par Thierry Gilet. Les responsables des sociétés françaises ont aussi évoqué les recommandations et aides financières venant des sociétés-mères pour la sécurité en général depuis de nombreuses années (lices et éléments obstacles en pvc, matériel d’entretien, formation des responsables…). Il convient d’ajouter à cela la lutte contre le dopage qui participe également au bien-être équin, un budget de 10 millions d’euros/an permet des contrôles incessants sur les hippodromes et les centres d’entraînement (26.000 chevaux contrôlés).

Ont été aussi abordées les opérations de reconversion des équidés après leurs fins de carrière (Au-delà des Pistes…), mesures très actives en France et en Angleterre.

Les participants ont remercié la Société des courses du Lion-d’Angers et son président, André Martin, pour la qualité de l’accueil reçu.

On pourrait résumer l’ensemble des échanges, qui ont duré plus de deux heures, par deux maîtres-mots : agir et informer. Nul doute que lors de la prochaine rencontre des hippodromes de la Crystal Cup en novembre à Auteuil, on revienne sur ce thème du bien-être équin dont on n’a assurément pas fini de parler.