Jean Paul Gauvin : « S’il était installé à Paris, mon frère ferait partie du top cinq »
Frère de Jean-Pierre Gauvin, Jean Paul Gauvin est entraîneur de trotteurs dans le Centre-Est. Depuis dix ans, il est aussi éleveur et propriétaire de galopeurs, toujours en association avec quelques amis et son frère. Comme dans le cas d’Irésine, double gagnant de Gr1 dont le Prix Ganay (Gr1) dimanche dernier.
Sacha Rochereau
sr@jourdegalop.com
« Je suis arrivé dans le monde du pur-sang par l’intermédiaire de mon frère. J’ai eu un premier cheval à l’entraînement chez lui, qui est malheureusement mort après castration. Après cela, Jean-Pierre ne souhaitait plus me faire prendre de risques et ne voulait plus que j’aie des galopeurs ! Par la suite, j’ai réussi à le convaincre d’aller aux ventes de Deauville  où nous avons acheté quatre yearlings avec des amis. J’élève aussi des galopeurs, en parallèle aux trotteurs.  J’ai commencé l’élevage quasiment en même temps que le propriétariat. J’ai quatre poulinières qui sont stationnées chez moi. Elles sont actuellement à la saillie en Normandie. Je suis éleveur dans l’âme, c’est familial. Nous sommes installés sur une ferme bovine depuis cinq générations. Selon moi, l’élevage est la base des courses, car le cheval a des capacités – ou pas – dès le départ. L’entraîneur, lui, doit s’attacher à ne pas empêcher le cheval d’être bon… même s’il ne peut pas faire de miracles. »
Les associations Â
« C’est avant tout une aventure humaine avec des amis, notamment Bertrand Millière, Christian Goutelle, Jean-Philippe Zaoui, et bien évidemment mon frère Jean-Pierre. Tous les ans, nous achetons des yearlings à plusieurs. Cela nous permet de partager de bons moments, d’autant que nous avons le même état d’esprit. Nous donnons carte blanche à Jean-Pierre, qui travaille dès lors en totale confiance. C’est important, car il a parfois eu des clients impulsifs par le passé. Avec nous, il est serein et peut travailler en toute tranquillité. Je suis assez admiratif du travail de mon frère, qui est un entraîneur méthodique, qui ne laisse rien au hasard. Il est capable de sortir de très bons chevaux avec une base assez faible. Je pense même que s’il était installé à Paris, il ferait partie du top 5 ! C’est l’un des meilleurs selon moi. D’ailleurs il fait gagner de l’argent à ses propriétaires. »
Le Prix d’Ispahan
« Étant actuellement au repos, j’ai préféré regarder la course depuis mon canapé, et j’ai vibré ! J’étais serein, je savais que nous avions une très bonne chance. De plus, le couple cheval/jockey est magnifique à voir. Marie connaît par cÅ“ur son cheval. Il y a eu Irésine et les autres. Jean-Pierre a été très sage avec ce cheval, il a très bien géré sa carrière. Quelques propositions ont été émises mais nous les avons refusées. Nous ne voulons pas vendre le cheval, à moins de recevoir une offre faramineuse. Nous avons des chevaux uniquement pour le plaisir et non pour l’argent, c’est une affaire de passion. De mon côté, j’ai déjà beaucoup de satisfactions avec les trotteurs. Avoir des galopeurs est un bonus ! »Â