INVITÉ DU GRAND DEBRIEF D’EQUIDIA
Jean-Claude Rouget : « La saison commence en mai ! »
Equidia accueillait Jean-Claude Rouget dimanche soir, dans “Le Grand Debrief”. L’entraîneur a répondu aux questions des journalistes, Isaac Macauley et Michaël Cardine, et du consultant Dominique BÅ“uf. Une émission instructive, à revoir sur le site de la chaîne.
« Le résultat de Vadeni est complètement conforme à ce que j’attendais. Il existe un seul Gr1 sur 2.000m pour les chevaux d’âge en France, c’est ce Prix Ganay. Il n’y en a pas d’autres après. Et dans ce Prix Ganay, chaque année, s’affrontent des rentrants et des chevaux qui ont déjà couru. Cette course n’était pas un objectif pour nous car la saison est longue. On voit bien que les deux premiers avaient une course dans les jambes. Les cinq premiers sont des chevaux de grande qualité mais il manquait une course à trois d’entre eux. »
« Le cheval s’est déferré d’un antérieur, mais je ne veux pas chercher d’excuse. Il manquait d’une course. Christophe avait les ordres d’être gentil avec lui. Une longue saison l’attend. Son premier grand objectif, c’est Ascot et les Prince of Wales’s ; le second c’est l’Arc de Triomphe. On ne peut pas préparer un cheval à 100 % pour une rentrée parce que c’est un Gr1. À chaque fois qu’il est un peu rouillé, Vadeni court comme il l’a fait dimanche : on l’avait vu l’an dernier dans le Fontainebleau puis dans les Irish Champion Stakes. Il était un peu rond, et n’a pas travaillé beaucoup cet hiver. Le problème que si l’on veut courir ensuite un Gr1 sur 2.000m, il faut traverser la Manche ! Le Ganay est une très belle course, mais il arrive un peu tôt dans la saison. Peut-être que nous courrons l’Ispahan sur 1.850m, et peut-être qu’il sera battu à cause de la distance, mais ce ne sera pas grave. Ce qui compte, c’est de gagner les deux Grs1 que j’ai cités. »
« L’écurie de Deauville est en stand-by tout l’hiver. C’est pour ça que mes chevaux ont besoin d’une course quand ils rentrent. Mars est un mois préparatoire et avril reste aussi un mois préparatoire. Pour l’écurie de Deauville, la saison commence réellement en mai. C’est volontaire. Quand on sera au week-end de l’Arc, on se dira que c’est loin le Ganay ! Et il faut aussi penser aux belles courses de l’été. Erevann est dans le même cas de figure. Ses objectifs cette année sont les Queen Anne et le Jacques Le Marois. Le Muguet n’est pas un objectif. »
« Avec les 3ans on devrait faire de très jolis mois de mai et de juin. Valimi devrait courir la Poule d’Essai. Courra-t-on également Rajapour ? Ou va-t-il dévier sur le Guiche ? On va en discuter avec l’entourage J’ai aussi Padishakh dans le Guiche. C’est son programme pour aller sur le Jockey Club. Valimi semble avoir plus de vitesse que Rajapour. On lui a donné une rentrée très sage à Saint-Cloud. Elzora était prête à débuter à 2ans et elle a connu un petit souci de croissance. Elle a débuté dans le Chaillot. Elle va courir une Classe 2 le 18 mai pour voir si elle prend son ticket pour le Diane ou pas. Je suis mieux armé chez les mâles que chez les femelles. »
« Quand une écurie est touchée par un virus, comme c’est le cas de François Nicolle, ce sont des périodes affreuses. On part aux courses sans savoir ce qui va arriver, mais la plupart du temps ça se passe mal. Le virus en question a l’air de se propager un peu partout en France. Pour le moment, il semblerait que Deauville ne soit pas touché, mais durant ces périodes, tout le monde fait le dos rond dans tous les centres d’entraînement de France. »
« L’idée de monter cette antenne à Deauville est intervenue après l’année 2016, où nous avons eu douze chevaux de Groupe. Il y avait les difficultés d’acheminement des chevaux à Paris, l’organisation à Pau qui devenait compliquée avec des lots de 55 chevaux. J’ai préféré voir mes chevaux un peu moins chacun mais mieux. À la fin, je ne le voyais plus, je ne faisais que les reconnaître au lieu de les inspecter. Tout s’est bien monté avec mes deux assistants à qui je dois beaucoup, Jean-René Dubosc à Pau et Jean-Bernard Roth à Deauville. S’il n’avait pas accepté de venir en Normandie, le projet ne se serait pas fait. J’avais monté une antenne à Chantilly en 1995, mais à l’époque, on n’avait pas le droit d’avoir plus de 25 chevaux. Il y avait une espèce de peur des Parisiens envers les provinciaux et des provinciaux envers les Parisiens… Or, avec 25 chevaux, on ne peut pas travailler comme il faut, on n’a jamais le cheval pour travailler avec un autre etc. Ça a duré deux ans et j’ai abandonné. »
« Jean-Luc Lagardère était un personnage formidable. C’est un peu par son intermédiaire et malheureusement par sa disparition que j’entraîne maintenant pour Son Altesse l’Aga Khan. »
« Vis-à -vis de notre clientèle, c’est encore compliqué de faire accepter les femmes-jockeys au top-niveau. Marie Velon est un exemple qui peut servir à d’autres jeunes femmes. »