0,00 EUR

Votre panier est vide.

0,00 EUR

Votre panier est vide.

dimanche 17 novembre 2024

AccueilA la uneAlec, Freddy, Criquette... Christopher ?

Alec, Freddy, Criquette… Christopher ?

À LA UNE

Alec, Freddy, Criquette… Christopher ?

Son père, Freddy Head, compte huit victoires dans la Poule d’Essai des Pouliches (Gr1), mais comme jockey. C’est un record. Sa tante, Criquette Head, a remporté l’épreuve sept fois, un co-record. Alec Head, son grand-père, a gagné la course cinq fois. Inscrire son nom au palmarès du classique est une longue tradition familiale, que Christopher Head va tenter de perpétuer dimanche avec Blue Rose Cen.

Jour de Galop. – Blue Rose Cen (Churchill) va se présenter au départ de la Poule d’Essai forte de sa victoire dans la Grotte (Gr3) pour sa rentrée. Comment va-t-elle ?

Christopher Head. – Nous avons tout fait pour que tout se passe comme prévu. On y est et ce sera le pinacle de sa carrière. Blue Rose Cen a l’aptitude au terrain et connaît le parcours. À mes yeux, elle est vraiment bien, nous sommes très contents de ce qu’elle montre à l’entraînement le matin. La pouliche n’a pas pris beaucoup de taille durant l’hiver mais elle a forci. Nous attendons la meilleure course possible. Je la trouve assez incroyable, avec un mental d’acier allié à une vrai facilité. Si elle doit attendre, elle pourra le faire et venir placer sa pointe et s’il faut aller devant, elle le pourra aussi. Elle est simple, facile à monter. Elle est assez magique, tout simplement. Elle s’est montrée professionnelle très tôt déjà l’an dernier. Elle a été une superbe 2ans et je la crois capable de confirmer à 3ans. Je ne crois pas que cela soit incompatible. Aurélien Lemaître sera en selle, ce qui est logique. Il la connaît par cœur.

Elle est gagnante du Marcel Boussac et la Grotte est la préparatoire de référence. Blue Rose Cen sera probablement favorite… Serein ?

Pour l’instant, je le suis assez… Mais je pense que plus nous allons nous rapprocher de la course, plus un milliard de questions vont me traverser l’esprit (rires) ! Elle est prête. J’adore Blue Rose Cen. Évidemment, je suis son entraîneur mais je l’adore aussi en tant qu’amoureux des courses et des chevaux, je la trouve incroyable.

Les pluies ont-elles eu raison de la candidature de Tigrais ?

C’est du sens commun puisqu’elle n’aura pas son terrain. Tout ceci a été discuté avec son entourage et nous pensons qu’elle pourrait trouver son jour dans une course comme le Prix de Sandringham (Gr2).

Concernant Blue Rose Cen, vous avez fait le choix de ne pas l’engager dans une course comme les Coronation Stakes (Gr1), ce qui aurait pu être une option en cas de victoire dimanche. Pourquoi ?

La décision de ne pas l’engager à Royal Ascot a été prise en concertation avec son entourage. Nous avons décidé de nous concentrer sur les courses françaises cette année. Je ne pense pas avoir encore assez de chevaux à mon effectif pour viser l’étranger dans l’immédiat, même si, évidemment, tout le monde rêve de courir en Angleterre ou en Irlande. Nous allons viser les belles courses du pays, notamment le Prix de Diane. Elle doit avoir le profil pour. C’est une course où il faut de la vitesse, elle est facile et son pedigree indique qu’elle devrait avoir la tenue nécessaire.

Cette semaine classique a commencé de manière spectaculaire pour l’écurie et la Yeguada Centurion, avec le succès impressionnant de facilité de Big Rock (Rock of Gibraltar) dans le Prix de Guiche (Gr3). Vous sembliez surpris par le style de cette victoire ?

Il ne faut pas oublier qu’il vient d’un handicap où il était parti en 37 de valeur. Il ne fait que progresser. Il a un cœur en plus, je crois. Big Rock, mardi, a montré qu’il avait l’aptitude au terrain et il a une vitesse de croisière au-dessus des autres. Le matin, il n’est absolument pas démonstratif. Nous étions déjà un peu surpris quand il a gagné le Prix La Force de bout en bout, mais c’était encore différent, en bon terrain et sur une piste neuve. Le voir faire cela à Chantilly en terrain lourd était assez incroyable. Cela fait sens d’aller vers le Prix du Jockey Club et nous commençons à nous dire qu’il aura une belle chance. Attention, nous abordons une telle épreuve classique avec l’humilité nécessaire, il y aura beaucoup d’opposition dont certains que nous n’avons pas affrontés. Il sera préparé pour et à 110 % le jour J. Pour nous, ce sera un vrai challenge. Je suis juste ravi d’être associé à un tel poulain.

Mercredi, les engagements du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe ont été validés et vous avez inscrit deux éléments.

Concernant Big Rock, c’est logique. S’il performe dans le Jockey Club, nous penserons évidemment à l’Arc. La question sera de savoir via quelle route et nous en discuterons longuement avec l’entourage ; ce n’est pas décidé à ce stade. Concernant Sabio Cen (Zarak), il est un candidat à l’Arc depuis l’an dernier. Nous savions que, sur le papier, ce serait un peu compliqué dans le Ganay. Il reste très estimé par tout le monde. Nous allons pouvoir désormais faire les réglages et repartir de zéro, avec une Listed, puis monter les échelons en progression jusqu’à l’automne.

Quand nous nous sommes parlés après le Boussac, vous aviez un effectif de 18 chevaux. On en compte 50 au 11 mai. C’était la progression envisagée ?

Il y a, parmi ces 50 chevaux, de nombreux propriétaires qui étaient déjà présents et qui évoluent en même temps que l’écurie. J’ai beaucoup de chance de les avoir. Nous sommes ouverts à de nouvelles relations, tout en gardant un effectif mesuré et stable, pour faire en sorte que chaque cheval soit à l’arrivée. Il faut réussir à garder la qualité de l’entraînement et, donc, les résultats. Je suis ravi d’avoir la confiance de nouvelles personnes, comme Qatar Racing, Tony Parker, Stephen Hillen, ou des propriétaires éleveurs comme Nurlan Bizakov ou Rashit Shaykhutdinov qui, je crois, représentent l’avenir des courses françaises. Il est difficile de tous les citer mais je suis ravi d’avoir l’ensemble des propriétaires dans notre famille et peut-être d’autres pourraient, à l’avenir, nous rejoindre… Pourquoi pas en provenance d’outre-Manche par exemple ? Je crois qu’il est important de faire venir ces grands propriétaires éleveurs étrangers en France.

Pourquoi ?

Beaucoup trop de chevaux élevés en France partent à l’international. Or, la France a tellement d’atouts, et je ne parle pas que des allocations et des primes. Le programme des courses françaises est, pour moi, le meilleur d’Europe. Chaque cheval peut trouver son jour ici, même sans prime. Un autre sujet important, je crois, est celui des syndicats. Je pense à l’écurie Vivaldi, la plus présente en France, et je suis admiratif du travail réalisé pour attirer de nouveaux propriétaires et intéresser de futurs passionnés. Il faut jouer le jeu ! Et même s’il y a déjà eu des progrès réalisés, il faut que ce type d’écuries soient encore plus facile d’accès.

Avec sept chevaux, la Yeguada Centurion est votre principal propriétaire. La structure de Leopoldo Fernandez Pujals n’a pas encore l’effectif de grands propriétaires/éleveurs historiques mais fait partie de cette catégorie que vous évoquiez…

Avec la Yeguada Centurion, nous faisons partie d’une équipe et notre devoir est de faire corps avec le projet dans sa globalité, de tirer le meilleur des pouliches et des poulains. C’est passionnant.

Vos statistiques sont folles : 31,5 % de réussite à la gagne, 81,5 % dans les cinq premiers. Sur vos vingt partants individuels, seuls trois n’ont pas pris une allocation. Quelle est donc la méthode Head ?

Dans l’ensemble, nous essayons d’avoir une attitude envers les chevaux qui nous sont confiés peut-être différente de celles d’autres entraîneurs. Nous ne cherchons pas à faire gagner des courses par “cupidité” mais par nécessité, dans le sens où nous gardons un Å“il sur l’aspect élevage, sur la création de lignées. Il y a des entraîneurs qui sont très forts pour cela et j’adorerais faire partie de cette catégorie-là, participer à ce type de projets. Rechercher la perfection dans les croisements est quelque chose d’exceptionnel. Pour nous, c’est cette vision globale que nous avons aussi en tête pour gagner des courses.

C’est le côté éleveur dans l’âme des Head qui parle ?

Le côté Head reste (rires) ! Même si je suis concentré sur l’entraînement, j’ai toujours cela dans un coin de ma tête…

Concernant votre écurie, plus de la moitié de vos pensionnaires (28) sont des 2ans. Il était important de compter autant sur la jeune génération ?

Les 2ans sont très importants. En tant qu’entraîneur, il faut les façonner et savoir gérer chacun d’entre eux selon ses capacités. Prenons Blue Rose Cen : elle a été une fantastique 2ans mais ce n’est pas pour autant qu’elle n’a pas le droit, je crois, de devenir une excellente 3ans. Je ne pense pas que cela soit incompatible, c’est ce que j’essaye de confirmer avec une pouliche comme elle. J’aime faire en sorte que les 2ans arrivent tôt pour pouvoir développer un programme. Et si certains ont besoin de patience, je n’ai aucun souci à travailler avec les écuries de pré-entraînement, par exemple, pour leur donner le temps nécessaire. Avoir un effectif composé d’environ 50 % de 2ans et 50 % de 3ans et plus est, selon moi, le bon système. Il faut s’adapter au marché et à ce que les propriétaires souhaitent avoir. Les propriétaires sont la pierre angulaire. Quand tout est en adéquation, que les chevaux le peuvent, nous faisons tout pour pouvoir viser de belles courses. L’entraîneur est comme un couteau suisse et doit s’adapter au cheval qu’il a en face de lui. S’il faut attendre un cheval, nous le faisons. Mais s’il faut entraîner plus dur, faire courir les chevaux en allant devant et montrer que oui, en France, nous sommes en capacité de le faire, alors nous le faisons aussi. Et cela pourrait inciter des propriétaires étrangers à mettre des chevaux ici et profiter de l’excellent modèle des courses françaises.

Nous avons l’impression que votre méthode est basée sur une rationalisation maximale, avec beaucoup d’utilisation et d’analyse de données. Est-ce le cas ?

Je crois que beaucoup d’entraîneurs essayent de s’adapter à une nouvelle génération et d’apporter quelque chose, sortir un peu du côté traditionnel. Nous tentons de le faire et si je peux apporter quelque chose, j’en suis ravi. Les propriétaires avec lesquels je travaille sont ravis de sortir des sentiers battus et de faire corps avec la nouveauté. Nous continuons par exemple à beaucoup utiliser les capteurs Arioneo. Ce n’est pas uniquement pour le suivi des chevaux, cela permet aussi de gérer le travail et la relation avec l’équipe et la relation aux propriétaires, lesquels ont ainsi des nouvelles constantes de leurs chevaux, même quand ils ne peuvent pas se déplacer à l’entraînement.

La communication de votre écurie, par exemple sur les réseaux sociaux, s’est beaucoup développée récemment. C’était essentiel ?

Depuis le début de l’année, nous travaillons avec Karisma Consulting. Là encore, nous voulions mettre en place quelque chose qui sortait des sentiers battus. Je suis ravi de la communication qu’elles ont mise en place, sur laquelle elles disposent de beaucoup de liberté. Je crois qu’il est important de ramener ces images. Déjà, cela met en valeur toute l’équipe qui travaille au quotidien. Un cheval, c’est un tout et l’équipe est tout aussi importante que l’entraîneur. C’est une vraie reconnaissance pour eux, cela permet de saluer leur travail et toute la confiance que les propriétaires et moi-même plaçons en eux. L’idée est de partager l’entraînement, quelque chose qui n’est pas forcément très connu. On parle beaucoup de belles histoires qui ont lieu l’après-midi, mais les plus belles histoires ont peut-être lieu le matin. Nous pouvons expliquer ce qu’est l’entraînement, ce que nous faisons, partager tous ces bons moments. Il est important de véhiculer tout cela.

Alors que la crise du personnel frappe durement les courses, il est pour vous important de mettre en avant vos employés ?

Oui. Tous les ans, l’écurie participe aux Trophées du personnel des courses et de l’élevage. Avoir de la reconnaissance pour son équipe est essentiel et Godolphin a mis en place une initiative incroyable, il faut les en remercier. Chaque année, nous mettons en place les dossiers, nous travaillons dessus afin de donner la meilleure chance possible à nos employés pour être sélectionnés par le jury. Nous faisons de notre mieux pour avoir le maximum de participants et mettre en avant toutes leurs qualités.

VOUS AIMEREZ AUSSI

Les plus populaires