Giada Menato surfe sur la vague des jeunes chevaux
Giada Menato a remporté dimanche sa première course à Auteuil dans le Prix Claude Cohen (Haies) grâce à Golden Joy (Conillon), un poulain qui débutait. Installée à Lamorlaye, la professionnelle originaire d’Italie connaît une belle réussite avec les jeunes chevaux en obstacle.
Jour de Galop. – Comment expliquez-vous votre réussite avec les jeunes chevaux, notamment les débutants ?
​​​​​​Giada Menato. — Travailler avec les jeunes chevaux est une chose que j’adore et je recommande à mes propriétaires d’acheter de jeunes chevaux. Certes, cela prend plus de temps mais c’est bien plus satisfaisant. L’année dernière, nous avons d’ailleurs vendu ÃŽle Atlantique (Coastal Path) à Willie Mullins. Il avait fini troisième du Prix Claude Cohen. J’ai onze 3ans à l’écurie et je les connais par cÅ“ur. J’adore les façonner.
Signer une première victoire à Auteuil, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Je suis très satisfaite ! J’ai acheté Golden Joy au Show Lumet. Avec ses propriétaires, nous recherchions un cheval pour courir rapidement. J’ai vu ses vidéos, son canter et après la vente, Golden Joy a rejoint l’écurie. Au début, il était très compliqué. En plus, il est géant : 1,77m au garrot ! Avec son physique, nous avons dû faire un gros travail. Je le monte tous les jours et je l’adore ! Dans cette histoire, la force, ce sont aussi ses propriétaires qui ont fait preuve de patience et m’ont donné carte blanche.
Comment le situez-vous ?
Dans cette course, il y avait des chevaux expérimentés dont des gagnants. Comme je le monte tous les jours, je savais qu’il était bon. Mais la confirmation, je l’ai eue après l’avoir travaillé à Compiègne. Je lui ai aussi fait faire un travail sur les Aigles. Dans ce lot de chevaux, il y avait un placé de Listed. Et il a fini mieux que lui. Depuis, ce cheval a couru une bonne course à Fontainebleau où il a gagné. Cela nous a donc donné une bonne ligne. Malgré tout, Golden Joy est encore très vert. Il doit apprendre à bien utiliser son grand corps. Avec le temps, il sera certainement un bon cheval. Nous allons y aller étape par étape.
Quel a été votre parcours ?
J’ai commencé par les chevaux de concours complet notamment les poneys. J’habitais à San Siro et c’est par hasard que je me suis retrouvé sur un cheval de course. Avec l’adrénaline, je suis tombée amoureuse des pur-sang. J’ai arrêté le concours pour monter en tant que cavalière en Italie. Je suis allée chez Bruno Grizzetti durant neuf ans et j’ai gagné de nombreuses courses. J’ai notamment représenté l’Italie lors de la Fegentri. Mais je voulais vraiment devenir entraîneur, donc j’ai pris ma licence en Italie. Sauf que là -bas, la situation des courses est assez compliquée. J’ai donc décidé de venir en France. J’ai refait le stage d’entraîneur à Chantilly et j’ai pris ma licence en 2021. Je me suis installée le 1er octobre 2021 à Lamorlaye avec quelques chevaux.
Qu’en est-il de l’écurie de groupe Golden Team ?
Nous avons acheté Crème Chantilly (Barastraight) qui va très bien. Elle débutera après l’été et je l’estime. Nous avons vendu quinze parts en tout. J’aime le principe des écuries de groupe. Cela me donne la possibilité de connaître de nouveaux propriétaires et d’instaurer un rapport de confiance avec eux comme je l’ai fait dans le cas de Golden Joy. Je pense que les associations sont le futur des courses hippiques : c’est beaucoup plus amusant et moins risqué.
Quels sont vos objectifs ?
Je voudrais continuer à m’agrandir. Pour le moment, j’ai dix-huit chevaux chevaux à l’entraînement. Il y a un an j’en avais six. Désormais, j’ai mes premiers partants au niveau Groupe.